Jean-Louis Scherrer

À 78 ans, Jean-Louis Scherrer a finalement succombé à la maladie qui le tenait éloigné des podiums depuis quelques années.

 En 1956, un diplôme de la Chambre syndicale de la couture parisienne en main, Jean-Louis Scherrer entre chez Christian Dior, qui lui apprend la technique de la haute couture. À la mort de Dior, il part travailler chez Yves Saint-Laurent.

Il lance sa propre griffe en 1962 et c’est dans une cave qu’il expose sa première collection, des robes de cocktails fauves, à pois ou fleuries. En 1971, il réalise son rêve en ouvrant sa boutique avenue Montaigne, temple du chic parisien, et entre dans le cercle très fermé des maisons de haute couture.

À la fin des années 70, Jean-Louis Scherrer, qui s’est lancé dans le prêt-à-porter, et dont la marque triomphe au Japon, se diversifie: création de parfums (Jean-Louis Scherrer, Scherrer 2, Nuits Indiennes), ligne de fourrures, collection d’accessoires (lunettes, chaussures et cravates).

En 1989, la maison compte 160 personnes. «Jean-Louis Scherrer est un couturier emblématique des années 80, souligne Stéphane Rolland, couturier qui a dirigé durant dix ans la maison Scherrer (1997-2007). C’est l’une des premières maisons à avoir aussi bien marché à ce moment-là. Ça a été une énorme maison. Ce qu’Yves Saint-Laurent était à la Rive gauche, Jean-Louis Scherrer l’était à la Rive droite.».

Licencié de sa propre maison

En 1990, la maison est passée sous la bannière du groupe japonais Seibu. Deux ans plus tard, à la suite d’une gestion déficitaire et d’une entente difficile, Jean-Louis Scherrer, resté directeur artistique, est licencié.

Il exercera de nouveau son activité en 1994, avant de renoncer en 1997.

En 2002, l’homme d’affaires Alain Duménil reprend la griffe Jean-Louis Scherrer, mais pour peu de temps. Il cesse définitivement l’activité du groupe en 2008 et ferme la boutique historique de l’avenue Montaigne, décorée de la main de Jean-Louis Scherrer.

À 78 ans, c’est un monstre sacré de la couture qui s’est éteint après une longue maladie.

Source : lavenir.net