Jef Bodart

45 Jaar

Geboren Charleroi

Overleden 20/05/2008

Jef Bodart

    Rouwberichten

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    • Après 24 jours de coma, le coeur de Jeff Bodart a lâché. C'est toute la chanson belge qui est en deuil.

      « Ce sont des chansons proches de moi jusqu'à l'os. Je les ai enregistrées avec la conviction que je pourrais les interpréter encore dans 10, 15 ou même 20 ans.  » C'était début janvier. Jeff Bodart nous expliquait le lent cheminement qui avait conduit à l'élaboration de son cinquième album. Le plus libéré, le plus autobiographique mais aussi le plus abouti du chanteur belge. Hier en fin d'après-midi, son coeur a lâché et jamais Jeff ne sera ce vieux chanteur qu'il avait rêvé d'être.

      Jeff Bodart avait 43 ans. Jeune, beaucoup trop jeune pour mourir. Voici trois semaines, il avait été victime d'un accident cérébral doublé d'un triple infarctus. Même s'il s'en était tiré, il ne serait jamais redevenu comme avant. Et depuis quelques jours, sa famille et ses amis savaient qu'il n'y avait plus vraiment d'espoir.

      C'est à la tête des Gangsters d'amour que Jeff Bodart avait débuté, au milieu des années 80. Un groupe au look incroyable et aux chansons rythmées qui fait directement un tabac, en Belgique mais aussi à l'étranger. Des classiques aussi qu'on réentend régulièrement sur les ondes. Qui a oublié Coûte que coûte ou SOS Barracuda  ?

      Dès 1994, Jeff se lance en solo. Il s'impose avec Du vélo sans les mains, Chacun son histoire ou encore 3 minutes et 30 secondes. Un second album suivra en 1997, de la même veine avec Une histoire universelle, La vie d'artiste, Je nous emmène. Le style Bodart s'impose. Avec sa casquette sur la tête, son demi-sourire et sa façon de ne jamais être sérieux, il construit une image. Dès le début, Jeff c'est aussi quelqu'un qui est avant tout un fameux showman et qui se donne à 200  % à chacun de ses concerts.

      Côté personnalité, c'est un extraverti, capable de verbaliser tout ce qu'il ressent. En cela, il ressemble un peu à Benoît Poelvoorde qui était un de ses meilleurs amis.

      Pourtant dès son troisième album, on sent que le chanteur cherche autre chose. Il change de maison de disque, travaille avec de nouveaux collaborateurs, adopte une nouvelle tête. Ça ne me suffit plus qui sort en 2001, est rempli de fraîcheur et étonne les fans du chanteur à la casquette.

      Mais ce qui est difficile pour lui, c'est que malgré le soin apporté à ses chansons et malgré son abattage vraiment exceptionnel sur scène, la «  vraie  » reconnaissance ne suit pas. Il est un chanteur connu, reconnu, apprécié... mais on achète peu ses disques. Il se retrouve trop souvent dans des tournées étriquées, dans des concerts gratuits ou en première partie d'autres...

      Ce manque de reconnaissance au fil des années va le miner d'autant qu'il est aussi excessif dans la fête que dans le désespoir.

      En 2005 sort son quatrième album T'es rien ou t'es quelqu'un. Il y écrit la suite de ce qu'il appelle «  sa petite révolution  ». Boire, boire, boire, Canadair, Tu m'aimeras quand je ne t'aimerai plus, autant de titres qui semblent, de plus en plus, refléter ses aspirations profondes. Le temps des Gangsters d'amour est loin  !

      Jeff Bodart met alors de l'ordre dans sa vie et livre au début de cette année son album le plus personnel. «  On a pris le temps de faire les choses convenablement, nous expliquait-il alors, je voulais qu'il me ressemble. Qu'il aborde les périodes plus difficiles de ma vie. Avec notamment les gros excès qu'entraînent les petits penchants à faire la fête.  »

      Et de fait, dans Et parfois c'est comme ça il ne cache pratiquement rien de tout ce qui lui était arrivé depuis quelques années. Dans ce disque très autobiographique il est entouré d'excellents paroliers tels Jacques Duvall, Miossec, Boris Bergman ou encore Thierry Robberecht. «  Ils ont tous écrit du sur-mesure, nous avouait-il, C'est émouvant de ressentir à quel point ils me connaissent.  »

      Jeff semblait bien avoir remonté la pente. Il était sorti du trou. Il avait trouvé l'amour auprès d'Armelle, la jolie animatrice de la RTBF. Une romance qui avait été médiatisée. Mais le couple avait rompu voici peu...

      Pendant ce temps, Et parfois c'est comme ça la chanson qui a donné son titre au cinquième album de Jeff Bodart est sur toutes les lèvres. «  Elle parle de la vie qui continue malgré tout, nous expliquait-il, qu'il ne faut pas se morfondre, qu'il faut trouver le positif dans les expériences les plus douloureuses. À chaque chose malheur est bon.  »

      Depuis hier, on sait que parfois ce n'est pas comme ça.

      M.F.G.  ; X.D.  ; J.-M.A  ; C.M.  ; M.U.

      Source: Editions de l'Avenir

       

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    2. viguy plaatste een bloem