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On le savait très malade, victime d’un cancer foudroyant. Le Belge Gérard Mortier est mort. Il avait 70 ans et a marqué la scène lyrique mondiale depuis 30 ans.
«La mort fait partie de la vie. Et même les lettres de Mozart nous apprennent qu’il pensait à la mort tous les soirs.» Fin décembre 2013, Gérard Mortier, affaibli par la maladie découverte quelques mois auparavant – un cancer foudroyant du pancréas – donnait une longue interview à Geert Van der Speeten, notre confrère du Standaard. Il y citait naturellement Mozart qu’il considérait comme le compositeur absolu.
Gérard Mortier qui est né à Gand en 1943 provient d’un milieu plutôt modeste. Son père est boulanger mais sa mère aime la musique. C’est elle qui lui fait découvrir l’opéra. Il a onze ans à peine. C’est Mozart déjà et c’est La flûte enchantée. Une passion est née.
Pourtant l’élève brillant des jésuites gantois va faire un doctorat en Droit et une licence en communication avant de s’engager dans le monde musical. Très tôt, il choisit une carrière de responsable artistique en devenant assistant du directeur du Festival des Flandres. Déjà ses prises de positions envers l’Opéra de Gand « scandale culturel flamand » et ses propositions d’un opéra des Flandres alimentent la polémique.
Très rapidement, sa vision novatrice du monde lyrique va le mener vers les plus importantes institutions culturelles européennes.
Après quelques années en Allemagne puis à l’Opéra de Paris où il travaille auprès de Rolf Liebermann, il est appelé à Bruxelles, au Théâtre royal de la Monnaie. Nous sommes en 1982, il a 38 ans à peine et succède à Maurice Huisman, l’homme qui a amené Béjart à Bruxelles.
En dix ans, Gérard Mortier va faire de La Monnaie une des principales places lyriques européennes. Dans une grande liberté, il va revivifier la scène, donnant toute son importance au travail des metteurs en scène et des plasticiens. A Bruxelles puis ailleurs, il collaborera avec les plus grands: Luc Bondy, Patrice Chéreau, Peter Sellars et bien d’autres. Sans oublier le cinéaste Michael Haneke qui restera son ami jusqu’au bout.
Après Bruxelles, Gérard Mortier endossera l’énorme responsabilité de succéder, en 1992, à Herbert von Karajan à la tête du Festival de Salzbourg. Il l’ouvre au répertoire du XXe siècle avant de le quitter en 2001 pour créer, dans une Ruhr post-industrielle, le premier cycle d’un festival triennal. En 2004, il succède à Hugues Gall à la tête de l’Opéra de Paris qu’il quitte pour rejoindre le Teatro Real de Madrid, en 2010. Après avoir refusé, finalement et faute de moyens budgétaires suffisants, la direction du New York City Opera.
Adoré des uns, détesté des autres que ce soit pour ses prises de position artistiques ou simplement son caractère entier et souvent mordant, Gérard Mortier n’a jamais laissé personne indifférent. Il sera même, en 2007, anobli par le Roi. L’enfant de Gand devenant baron.
«Il ne se trouve plus physiquement parmi nous, mais son esprit est immortel», a réagi Peter de Caluwe, l’actuel directeur du Théâtre Royal de la Monnaie, après l’annonce du décès.
«Des grands triomphes jusqu’à la défaite finale, j’aurai finalement tout vécu dans ma carrière à l’opéra», confiait encore Gérard Mortier dans son interview au Standaard.
Même les plus grands sont seuls face à la mort.
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Condoléances
Ouf. Un de moins. Cela fait du bien à la planète !
Ik heb Gerard Mortier gekend toen hij nog heel jong begon samen te werken met Jan Briers Sr. en opnieuw een paar jaar geleden in Madrid, waar we beiden na veel omzwervingen als Gentenaars verzeild waren geraakt. Ondertussen had ik wel zijn carrière en uitspraken gevolgd, vooral via mijn ouders met wie hij bevriend was. Gerard leek mij één van de meest gecultiveerde mensen die ik ooit ontmoet heb, die bovendien ondanks zijn klassieke uiterlijk heel rebels en onafhankelijk uit de hoek kon komen. Met veel dank voor alles.
Nous sommes très reconnaissants d'avoir eu le privilège de rencontrer Gérard Mortier dans notre jeunesse.
Déjà amateurs de musique classique, ses projets et réalisations nous ont initié au monde de l'opéra et fait découvrir la beauté de l'instrument de la voix. Don Giovanni, Janacek, John Adams, Berg, et tant d'autres, que de bons souvenirs.
Trente ans plus tard cette musique reste toujours notre passion, et nourrit tous les jours le bonheur de notre vie.
Sincères Condoléances à sa famille et ses proches.
Que de souvenirs merveilleux nous garderons de Monsieur Gérard Mortier, un artiste, un grand homme, humain, simple, il a rendu à la Monnaie, ses lettres de noblesse, des soirées d'Opéra fabuleuses, nous avons une grande tristesse et nous présentons nos condoléances émues à ses proches
Merci Monsieur Mortier de m'avoir choisi comme Chauffeur lorsque j'ai du quitter mon métier de Boulanger Pâtissier pour raison de santé en 1981.
Merci de m'avoir fait confiance et de devenir le Conseiller en Prévention du Théâtre Royal de la Monnaie par la suite.
Merci d'avoir relevé le niveau de la Culture en Belgique et d'avoir ainsi sauvé la Monnaie et de l'élever comme un des plus grands Théâtre d'opéras.
Mes plus sincères condoléances à votre Soeur, à votre Nièce, à Sylvain et à toute votre Famille.
Pierre