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En 1914, ses parents sont pris en otages par les allemands occupants. Il fait ses études à Louvain, d'abord au collège de la Sainte-Trinité, puis à l'université de Louvain.
Nommé en 1936 à l'Institut national de radiodiffusion, il en donne sa démission en mai 1942. Pendant l'occupation allemande, il collabore avec les nazis. Il est proche des rexistes de Léon Degrelle et prend clairement des positions antisémites et pro-nazies (il évoque ce passé sulfureux en 1968 dans Les années courtes, un livre de mémoires). Condamné à 15 ans de travaux forcés pour collaboration à la Libération, il s'enfuit en Italie, puis en France où il prend un nouveau nom et adopte la nationalité française.
Pendant ses années belges, il publie quelques romans et un essai littéraire, mais sa vraie carrière littéraire débute à Paris. En 1953, à l'occasion de la publication de ses nouvelles italiennes, En de secrètes noces, Thierry Maulnier remarque : « Une réflexion ironique, mais plus encore sereinement tendre, sur les hommes et leurs vies qu'ils tiennent serrées comme autant de poignées d'eau, sur leurs volontés et leur sort ; le coup d'œil du moraliste et celui du peintre, la connaissance des êtres et l'amour des paysages humains - voilà qui compose un ensemble où transparaît discrètement un homme et où s'impose un écrivain que l'on ne peut confondre avec aucun autre. »
D'autres nouvelles, des romans denses et légers et un grand essai, désormais classique, sur Balzac (Balzac et son monde, 1955-1970) viennent confirmer ce jugement – un jugement que résume Marcel Arland dans La Nouvelle Revue française pour qui Félicien Marceau est « un écrivain d'esprit et de talent » qui a « de l'aisance, du piquant, un humour légèrement pincé, un trait net qui précise le personnage, le limite, le pousse parfois à la caricature. »
Au théâtre, Félicien Marceau a écrit une pièce qui a fait date, L’Œuf, montée par André Barsacq au Théâtre de l'Atelier en 1956. L’Œuf n'est pas une pièce avec « scènes à faire », mais un monologue illustré de saynètes, dont l'esprit s'apparente à celui du Flaubert du Dictionnaire des idées reçues.
Dans l'ensemble, que ce soit au roman ou au théâtre, l'œuvre de Félicien Marceau est composée d'histoires ou de scènes cocasses ou sérieuses (tour à tour ou simultanément), avec un humour sans cesse contenu, une gravité toujours contrôlée, mais aussi un mépris de l'effet facile, une délicatesse du trait et de la sensibilité peu communs. On est dans la lignée d'un Somerset Maugham, corrigé par l'humour noir d'un Marcel Aymé.
Félicien Marceau est par ailleurs auteur de deux ouvrages sur Giacomo Casanova qui ont fait école : Casanova ou l'Anti Don Juan et Casanova ou l'insolente liberté.
Proche des Hussards, Félicien Marceau est lauréat de plusieurs prix littéraires dont le Prix Goncourt en 1969 pour son roman Creezy et le Prix littéraire Prince-Pierre-de-Monaco pour l'ensemble de son œuvre en 1974.
Élu à l'Académie française le 27 novembre 1975, au fauteuil 21, où il a succédé à Marcel Achard, il en était le doyen d'âge depuis la mort de Jacqueline de Romilly le 18 décembre 2010. Il est décédé le 7 mars 2012 à l'age de 98 ans.
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Condoléances
sinceres condoleances je suis de tout coeur avec les parents et je partage votre chagrin que Dieu vous viennent en aide
RIP Félicien Marceau